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Pour ce quatrième épisode de cette saga d'interviews 100% OL par Goneback, la rédaction est partie à la rencontre de Sylvain Idangar. L'international tchadien aura passé quatre ans à l'Olympique Lyonnais (2004-2007). Malheureusement, il n'aura pas eu le temps de s'exprimer puisqu'il n'aura joué qu'à une seule reprise sous le maillot des Gones, lors d'un match de Ligue des Champions face au Sparta Prague. Il inscrira d'ailleurs un but. Par la suite, le natif de Paris voyagera énormément. Sa carrière de footballeur l'emmènera notamment en Algérie, au Portugal ou encore en Thailande. Depuis 2012, il est de retour en région lyonnaise où il portera successivement les couleurs de l'AS Minguettes-Vénissieux, de la Duchère, des Bords de Saône et enfin du FC Limonest. Plutôt qu'un entretien "classique" sur sa carrière, Sylvain Idangar a préféré répondre à des questions d'actualité. L'occasion pour lui de se pencher sur la saison de l'Olympique Lyonnais et les relations tendues entre club et supporters. Un entretien plein d'honnêteté.
Sylvain bonjour et merci d'avoir accepté notre invitation pour cette interview croisée format papier. Comment vas-tu?
Ça va bien merci.
Que penses-tu de l'actualité de l'OL? Notamment de la saison difficile sur les plans sportif et extra sportif? Comment expliquerais-tu cet échec ?
Effectivement l'OL vit je pense, sa saison la plus difficile lors de ces vingt dernières années. Les objectifs de jouer l'Europe ne seront pas atteints et les tensions extra-sportives, à mon sens, y sont pour beaucoup..
Quel est ton avis sur le parcours de Juninho en tant que directeur sportif? Est-ce qu'il a eu les outils nécessaires pour travailler correctement?
Juninho est une personne que j'ai côtoyé personnellement et ce que je peux dire c'est qu'il s'agit d'une personne qui humainement est beaucoup dans l'émotion. Je n'ai aucun doute sur le fait qu'il voulait faire en sorte que le club retrouve sportivement ses valeurs et la place qu'il mérite sur la scène européenne. Mais depuis son départ en tant que joueur, les mentalités du club et de l'équipe ont changé. Sa vision des choses ne collait pas avec sa direction. Soit on le laissait mettre en place ses idées, soit on connaissait déjà le déroulement du film.
"On tend beaucoup vers un foot business qui nous a causé du tort"
Selon toi, l'OL est-il capable de retrouver l'ADN qui a fait sa force? De revenir au premier plan? Quels sont les clés de la réussite?
Oui, l'OL est capable de retrouver son ADN en se recentrant, dans la politique, sur le sportif et la qualité du recrutement mélangé à celle de la formation. Aujourd'hui, on tend beaucoup vers un foot business qui nous a causé du tort.
L'OL souhaite faire de Maxence Caqueret l'un des hommes de base de son nouveau projet. Qu'en penses-tu ?
Caqueret, c'est aujourd'hui la figure de la formation lyonnaise. C'est l'avenir du club et une partie de son ADN. C'est une bonne chose.
Quel est ton regard sur Peter Bosz ? Le club doit-il continuer avec lui ?
J'aime bien la vision du jeu que veut mettre en place Peter Bosz. Après, je suis forcé de constater que pour l'instant cela ne prend pas encore. A qui la faute? Je n'en sais rien mais dans cette histoire c'est tout le monde qui doit se remettre en question car la part de responsabilité des mauvais résultats n'incombe pas qu'à l'entraîneur. Si le message ne passe plus, il va falloir changer des choses et malheureusement les premiers à en faire les frais sont souvent les coachs.
"Vincent Ponsot est un dommage collatéral du pouvoir que lui donne le président"
Comprends-tu les critiques envers Vincent Ponsot que l'on voit régulièrement sur les réseaux sociaux ?
Je pense que Vincent Ponsot est un dommage collatéral du pouvoir que lui donne le président. A mon époque, quand je voyais un Bernard Lacombe bras droit et conseiller du président, ça avait de la gueule car il était crédible et légitime au vu de sa carrière. Maintenant, c'est sûr que cela me parle moins.
Jean-Michel Aulas est-il toujours l'homme de la situation? Le président qui nous a tant fait rêver?
Je pense qu'avec l'expérience et le talent du président Aulas, le club peut redresser la barre avec lui en tant que capitaine du navire. La seule condition pour que cela devienne effectif est qu'il se remette en question en toute humilité.
Comment vois-tu le futur de l'OL avec notamment l'arrivée de nouveaux partenaires?
Si ça ne change pas l'ADN et la culture du club, cela ne me dérange pas car le côté financier n'est pas à négliger quand on a de l'ambition.
Il y a eu de nombreux débordements cette saison en tribunes. Les supporters lyonnais sont-ils trop exigeants? Impatients?
Je pense qu'il y a eu des débordements qui ont pu nuire au club. Ceci dit, je peux comprendre ce sentiment de colère et de frustration vis à vis du niveau de jeu affiché par l'équipe durant la saison ainsi que du classement décevant en championnat. Seule la coupe d'Europe leur permettait de sauver la saison mais là aussi l'OL s'est fait éliminer d'une manière assez incompréhensible à domicile. Exigeants je ne trouve pas. Peut-être impatients au vu des nombreux changements au sein du club.
Un mot sur Karim Benzema qui réalise une saison extraordinaire. Impressionné? Le prochain Ballon d'Or?
Karim c'est un joueur que j'ai vu évoluer et franchir les étapes l'une après l'autre. J'ai joué avec lui et je peux vous dire que je ne suis pas surpris par la carrière qu'il réalise. Ce qui est époustouflant, c'est qu'il ne cesse d'être meilleur d'année en année alors qu'il est plus proche de la fin de carrière que du début. Pour moi, c'est le meilleur joueur du monde actuellement et il sera sans aucun doute le prochain Ballon d'Or et de loin.
En 2020 tu sors ton autobiographie "la valeur de l'échec". Qu'est ce qui t'a inspiré pour écrire ce livre? Pourquoi à ce moment-là?
En fait, c'est en racontant mes anecdotes improbables rencontrés durant ma carrière à un ami que ce dernier m'a suggéré d'en écrire un livre. C'était le bon moment, j'avais pris du recul par rapport à mon après-carrière et je pouvais mettre des mots sur tous les maux subis durant ma modeste carrière.
Que fais-tu désormais? Et que peut-on te souhaiter pour la suite à titre personnel?
Je suis éducateur au Vénissieux FC dans les catégories U14 et U15. Je prends beaucoup de plaisir à redonner aux jeunes issus de quartiers, dits sensibles, ce que le football m'a apporté. Je les aide à prendre conscience qu'ils ne sont pas condamnés à l'échec, bien au contraire. Que pour réussir, il y a des ingrédients à mettre et des freins psychologiques à enlever. Souhaitez moi de m'épanouir dans ce que j'aime et de permettre aux gens qui me font confiance de réussir dans ce qu'ils entreprendront.
Sylvain merci pour cet entretien. Si l'on devait finir par un petit mot de ta part aux lecteurs de 100%OL par GoneBack et aux supporters lyonnais, ce serait lequel?
D'abord, merci de m'avoir sollicité pour parler de moi ainsi que de mon club de cœur l'OL. Et je voudrais dire aux lecteurs de 100%OL et aux supporters de continuer à encourager leur équipe car sans eux l’Olympique Lyonnais ne serait pas devenu ce grand club aujourd'hui. Merci à GoneBack pour vos travaux, on ressent vraiment l'âme de Lyonnais et vous faites plaisir.
Propos recueillis par Florian et Cook'/ Rédaction: Jérémy Le Roch et Antoine Melinand
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