Fabio Santos : "Claude Puel transformait l'OL en petit club !"

Fabio Santos : "Claude Puel transformait l'OL en petit club !"

Après un premier épisode en compagnie de l'ancien joueur de l'OL Romain Beynié, la rédaction de 100%OL by Goneback vous propose un nouvel entretien. Cette fois-ci, quittons la France et partons dans un pays indissociable de l'Olympique Lyonnais, le Brésil. Pour ce deuxième numéro des interviews 100%OL, nous avons eu le plaisir de discuter avec l'ancien milieu défensif lyonnais Fabio Santos. Arrivé de Cruzeiro en 2007, le natif de Campina Grande restera deux ans à l'OL et disputera 28 rencontres pour deux buts. Sa carrière, son passage à l'OL, Fabio Santos évoque tout cela sans langue de bois et en profite pour glisser un petit message à Claude Puel. Bonne lecture à tous !

Fabio, bonjour et merci d'avoir accepté notre invitation pour cette interview croisée format papier. Comment vas-tu?
Je vais bien. Dieu merci.

Peux-tu nous expliquer comment tu as commencé le football au Brésil?
Mon père a été également footballeur professionnel dans quelques petits clubs ici au Brésil. Il m'a emmené voir des matchs, et j'ai joué au futsal au lycée. A neuf ans, je voulais déjà poursuivre une carrière dans le monde du football. 

Tu signes à l'OL en janvier 2007. Comment se sont établis les premiers contacts? Par qui? Peux-tu nous expliquer les coulisses de ce transfert?
Je jouais pour Cruzeiro, où je m'étais fait remarquer. Un des clubs qui me regardait à l'époque, c'était l'OL. Le contact était passé par Marcelo Djian qui représentait le club. Le transfert s'est fait en douceur car je voulais jouer pour une grande équipe européenne !


"Caçapa et Cris ont joué un rôle important dans mon adaptation"

Est-ce que le fait d'avoir plusieurs Brésiliens dans l'effectif a facilité ton intégration? De qui étais-tu le plus proche ? As-tu des anecdotes?
Oui, ça m'a beaucoup aidé. J'étais plus proche de Fred parce qu'on jouait dans le même club ici au Brésil, donc on était déjà amis. Claudio Caçapa et Cris ont également joué un rôle important dans mon adaptation. Quand je suis arrivé à Lyon, je ne parlais pas un mot de français et j'étais seul à l'hôtel. La seule chose que je savais commander, c'était une omelette ! J'ai donc passé quinze jours à manger des omelettes !

Tu es un milieu défensif, explosif et puissant, doté d'une bonne frappe. Des qualités que tu as toujours eu ou acquises à la force du travail? Tu étais surnommé Fabio la castagne. D'où te viens cette image de bagarreur?
Eh bien, toutes ces qualités ont été acquises avec beaucoup de travail. Mon image de guerrier vient d'une enfance très douloureuse où le combat était la seule option.

En 2008 tu retourne au Brésil, à Sao Paulo, pour un prêt de six mois car ta femme était enceinte. Les négociations pour ce prêt se sont-elles bien passées?
L'OL est un club extrêmement professionnel, et à ce moment-là, il exauce mon souhait. La négociation du prêt s'est bien déroulée.

"J'ai des regrets !"

Tu as connu de nombreuses blessures durant ta carrière. Comment les expliques-tu? As-tu des regrets?
Il n'y a aucun moyen d'expliquer l'inexplicable, c'est arrivé. Les joueurs de haut niveau sont soumis à cela, et j'étais un athlète qui a beaucoup donné, que ce soit à l'entraînement ou en match. Bien sûr que j'ai des regrets !

En mai 2009 tu as une altercation avec Claude Puel à la mi-temps du match contre Valenciennes. Peux-tu nous expliquer ce qu'il s'est passé ?
Mon plus grand regret! Notre groupe était déjà très fatigué et stressé avec certaines attitudes du coach de l'époque. Il changeait constamment les choses à l'OL, transformant un grand club en un petit club, nous n'étions pas satisfaits. Et surtout, il a insisté auprès du conseil pour mon retour, il m'a utilisé quand il en avait besoin et quand j'ai pensé qu'il allait y avoir une suite, il a arrêté de me mettre en scène. Le jour du match de Valenciennes, je n'étais pas d'accord avec le remplacement en première mi-temps. J'étais bien dans le match, l'équipe perdait et le remplacement qu'il a fait ne résoudrait pas le problème car c'était un autre joueur au même poste. J'avais déjà eu quelques réunions avec lui pour savoir pourquoi il ne m'avait pas fait jouer, lors d'une de ces réunions, il a dit que les joueurs qu'il avait recrutés étaient meilleurs.

 Suite à cette altercation le club engage une procédure qui conduira à la résiliation de ton contrat. Est-ce que tu en as voulu au coach ? Au président ? Au club ? Comprends-tu la décision ?
Le président et le club n'étaient en aucun cas fautifs, ils étaient toujours professionnels. Maintenant, l'entraîneur et moi, en tant que joueur, partageons ce blâme, car je n'aurais pas dû me disputer et lui n'aurait pas dû m'utiliser dans le besoin et ensuite me jeter comme ça.

Que retiens-tu de Lyon ? La ville ? Le club ? Quels sont tes meilleurs et tes pires souvenirs ?
Le fleuve où chaque jour je me réveillais et regardais ce beau paysage. Le zoo, faire du vélo, mon fils a adoré. Les restaurants…. Le pire souvenir, c'est quand je suis retourné au Brésil, mon histoire avec Lyon n'aurait pas dû s'arrêter.
Quant au club, les meilleurs souvenirs sont ceux du vestiaire, l'OL avait un vestiaire que peu de clubs avaient. Heureux et uni.

Quelles sont les différences entre le football brésilien et le football européen ?
La grande différence entre le football brésilien et européen est la discipline tactique des Européens.

Est-ce que tu suis toujours l'actualité de l'OL ? Que penses-tu de la situation du club ? Juninho était-il selon toi un bon directeur sportif ? Un mot sur Jean-Michel Aulas ? Et les Brésiliens de l'OL ?
Dès que possible. C'est une situation délicate, car c'est un club qui, dans un passé pas si lointain, collectionnait les trophées. J'ai rencontré Juninho en tant que joueur, pas comme directeur sportif, mais je pense qu'avec le temps et l'expérience, il sera directeur sportif comme il a été joueur. Nous avons un peu de contacts avec le président, il a toujours été très cordial et correct. Les Brésiliens Lucas Paquetà, Henrique Silva et Thiago Mendes sont de grands joueurs comme ce fut le cas avec Bruno Guimarães.

Que fais-tu désormais? Es-tu toujours dans le foot? Quels sont tes projets?
En ce moment, je prends des cours et je me prépare à retourner dans le football en tant qu'entraîneur. C'est une vieille envie de travailler dans un club avec les catégories jeunes. Ce sont mes projets.

Fabio, merci pour cet entretien. Si on devait finir avec un message de ta part aux supporters lyonnais?
Merci pour l'invitation et ce fut un plaisir de vous répondre. Aux supporters lyonnais, n'arrêtez jamais de croire en l'équipe. Allez l'OL!

Propos recueillis par Florian et Cook'/ Rédaction: Jérémy Le Roch et Antoine Melinand